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Présentation de la formation
“Mieux vivre ma parentalité”
La formation “Mieux vivre ma parentalité” animée par le CRA Limousin s’inscrit dans le cadre d’un programme mené par le GNCRA en partenariat avec la DIA, la CNSA et les Associations de familles. Ce dispositif permet de proposer des formations gratuites aux proches aidants de personnes autistes.
“Mieux vivre ma parentalité” s’adresse aux parents, grands parents, assistants familiaux et à toutes les personnes proches d’un enfant autiste âgé de 0 à 12 ans dans son quotidien.
Les objectifs principaux sont :
- Se repositionner en tant que femme ou homme par rapport à l’autisme de son enfant.
- Parvenir à prendre soin de soi et améliorer sa qualité de vie.
- Définir ses propres objectifs pour retrouver un équilibre.
Sur le premier semestre de l’année 2024, neuf participants ont pris l’habitude de se réunir tous les 15 jours lors de séances d’une durée de 2h30.
Sept séances sont programmées. Elles abordent à chaque fois un thème différent (le comportement de mon enfant, sa scolarisation, les particularités sensorielles…).
Pour mieux présenter son contenu et ses objectifs, le CRA Limousin a voulu donner la parole à deux de ces participantes : Emilie COUDERT et Elisabeth GANDOIS
Pouvez-vous nous parler de votre parcours jusqu’à cette formation ?
Emilie COUDERT : Je suis la maman de 2 enfants âgés respectivement de 6 et 7 ans 1/2. C’est mon plus jeune qui a été diagnostiqué au CRA en juillet 2022. Cette annonce a été un soulagement mais j’ai aussi eu la sensation que le ciel me tombait sur la tête. Le diagnostic m’a apporté beaucoup de réponses sur le comportement de mon fils. J’ai également pris conscience du long parcours qu’il nous restait à faire, notamment auprès de la MDPH et pour sa prise en charge. J’avais eu l’occasion de suivre une première formation auprès du CRA Limousin. Celle concernant la parentalité apparaissait complémentaire.
J’ai pu bénéficié du soutien de mon employeur. C’est une ressource énorme d’avoir un patron compréhensif et de pouvoir adapter son emploi du temps. Tout le monde n’a pas cette chance. Pour avoir échangé avec d’autres parents tous ne peuvent pas avoir ce temps pourtant nécessaire.
Elisabeth GANDOIS : Je suis aussi maman de 2 enfants. C’est ma fille de 6 ans qui a été diagnostiquée au CRA en octobre 2023. L’accès à ce diagnostic a déjà été un mini parcours. Nous avons rencontré beaucoup de professionnels qui nous ont tenu des discours paradoxaux. C’est par la biais de mon travail que nous avons été mis sur la piste de l’autisme.
J’ai suivi une première formation auprès du CRA qui m’a fait du bien. Elle m’a permis d’avoir des informations claires et validées que j’ai pu transmettre à mon entourage. Cette formation était très intéressante mais trop courte. C’est pour ça que je me suis inscrite à celle sur la parentalité.
En parallèle j’ai pu suivre d’autres formations sur le TSA dans le cadre de mon travail. Je suis responsable d’un centre de loisirs et nous accueillons des enfants autistes. J’ai donc une double casquette parent et professionnel qui me permet d’avoir une compréhension globale.
Quelles étaient vos attentes par rapport à cette nouvelle formation ?
Emilie COUDERT : Les formations précédentes parlaient du TSA dans sa globalité. Elles m’ont donné des éléments théoriques très importants.
Avec cette nouvelle formation, je souhaitais aller plus loin en analysant non pas l’autisme de manière générale mais en ciblant plus celui de mon enfant.
Je voulais avoir des éléments de réponses sur des sujets précis le concernant. Par exemple les relations au sein de la fratrie, la résolution des conflits… J’attendais de cette formation un soutien concret pour m’aider en tant que parent à gérer au quotidien l’autisme et les singularités de mon fils.
Elisabeth GANDOIS : J’avais besoin d’enrichir mes connaissances théoriques sur toutes les spécificités du spectre. Les explications scientifiques m’aident à décrypter le fonctionnement de mon enfant et légitiment ma parole. Elles donnent du poids à mon discours lorsque je m’adresse à des interlocuteurs professionnels ou néophytes.
Je voulais aussi rencontrer d’autres personnes, ne pas me sentir seule. J’avais à cœur d’échanger des astuces, les carnets d’adresses, de voir avec d’autres quelles étaient leurs stratégies ? Je souhaitais prolonger ce que j’avais commencé à mettre en place lors des premières formations.
Comment se déroule les différentes séances de “mieux vivre ma parentalité” ?
Emilie COUDERT : Nous abordons à chaque fois une thématique différente définie selon un programme précis. L’animation se fait par un binôme de professionnels du CRA.
Tout le monde prend la parole. On peut s’appuyer sur un support qui va lancer la discussion de groupe. Ce peut être une simple phrase ou un dessin qui va venir illustrer le sujet du jour.
Par exemple, pour la séance sur la sensorialité nous avions à choisir une carte qui présentait au mieux la particularité de notre enfant et nous devions expliquer pourquoi. Pour moi ça a été l’aspect vestibulaire. Avec cette démarche on prend du recul, on est amené à réfléchir de manière très concrète.
On a l’impression d’être mieux écouté et mieux compris par des personnes qui vivent la même chose que nous. Il y a une reconnaissance mutuelle entre les participants qui se met en place.
Nous avons également accès à de nombreux sources d’informations grâce à la qualité des réponses apportées par les formatrices, par l’envoi des supports et le prêt de documents. On a tout à porter de main, on n’est pas obligé de passer notre temps à rechercher de la documentation.
Le rythme des séances, tous les 15 jours en dehors des vacances scolaires, est bien pensé. On peut tester les outils et si besoin les adapter.
Elisabeth GANDOIS : En amont de la formation, nous avons eu un entretien individuel où chacun s’est fixé 3 objectifs :
- L’un nous concernant,
- L’autre pour notre couple
- Et le dernier pour notre famille.
Ces trois objectifs guident ma démarche. Je les ai en tête tous les mardis avant chaque séance.
Le déroulé de celle-ci permet d’avoir une réflexion collective. Nous faisons toujours un tour de table. Les formatrices, de manière bienveillante, veillent à ce que tout le monde participe selon ses besoins.
On s’exprime avec nos propres mots qui ne sont pas ceux des professionnels. On reformule nos observations et nos ressentis. Notre discours est différent mais complémentaire.
Chaque séance s’achève avec une phrase, un peu comme un “mantra”, qui reprend nos échanges et la thématique abordée. Ce bref résumé est toujours formulé positivement pour nous donner envie d’aller plus loin. La dynamique de groupe qui se crée nous permet d’avoir du lien social en tant que parents sans nos enfants.
Quelles évolutions et perspectives envisagez vous par la suite ?
Emilie COUDERT : Pour l’évolution c’est un peu tôt pour le dire. Là où je vois un vrai gain c’est dans les outils qui ont été échangés entre les participants et qui sont utiles dans notre quotidien.
Sur les conseils d’un autre parent, j’ai par exemple enfin pu trouver une marque de chaussettes sans couture qui convenait à mon enfant.
Cette formation me permet de tirer du positif. De manière générale je me sens plus sereine, moins seule, même si des difficultés sont toujours là.
Je n’ai plus ce sentiment de colère et d’injustice. On a appris à accepter l’autisme de son enfant, que le TSA fasse partie de notre quotidien.
Je suis également engagée sur le plan associatif auprès de Limouzèbres & Co et je souhaite dans les mois à venir me rapprocher du Réseau des Villes Amicales pour l’Autisme. Nous militons pour une meilleure connaissance et acceptation de la société.
Elisabeth GANDOIS : Où je vois les évolutions c’est sur ce que je vais transmettre à l’école. Grâce aux échanges avec les autres parents, je fais suivre à l’école les trucs et astuces qui fonctionnent pour mon enfant à la maison. Je les transpose également sur mon lieu de travail. Les adaptions sont généralement bénéfiques pour tous. Je transmets les informations à mon équipe afin qu’ils soient vigilants à l’accueil et aux particularités de tous les enfants. De part ma double casquette, je suis particulièrement vigilante à la sensibilité de chacun au handicap et à la différence.
Je suis également intéressée pour continuer à enrichir mes connaissances avec des formations et des diplômes sur des sujets comme la pair-aidance ou l’entraide.
Pour aller plus loin
Retrouvez l’ensemble des formations du CRA Limousin pour l’année 2024.
La formation CAMPUS proposée en distanciel par le Groupement Nationale des CRA (GN CRA).
Découvrez le Certificat d’Intervention en Autisme (CNIA).
Une série de 3 MOOC (cours à distance) dédiée au TSA par l’Université de Genève.
Vous pouvez aussi prendre contact avec le centre de documentation du CRA Limousin pour toutes questions ou renseignements.
Interview et dossier réalisé par Nicolas Roumiguières Documentaliste au CRA Limousin