© photo Chloé Vollmer-Lo & Julie Dachez

Interview de Julie Dachez

© photo Chloé Vollmer-Lo & Julie Dachez

Colloques et Conférences

© 2025 CRA LIMOUSIN. | Tous droits réservés.

© photo Chloé Vollmer-Lo & Julie Dachez | Tous droits réservés.

Le programme pour la journée mondiale de l’autisme sera marqué cette année par l’intervention de Julie Dachez lors du colloque du 2 avril à la Faculté de Lettres et Sciences Humaines de Limoges, Amphithéâtre Vareille.

Pour participer à cet événement gratuit, il est indispensable de s’inscrire  :
https://my.weezevent.com/conference-journee-mondiale-de-lautisme

Julie Dachez, Docteure en psychologie sociale, conférencière et militante française pour les droits des personnes TSA, s’adressera aux personnes autistes (ados, jeunes adultes, adultes) et à leur entourage. L’intitulé de son intervention “Apprendre à se Comprendre” explore des thématiques essentielles à l’épanouissement et à l’inclusion de tous.

Pour mieux cerner son sujet, le CRA Limousin a recueilli sa parole. Nous la remercions très chaleureusement pour sa disponibilité et pour le temps qu’elle a bien voulu nous accorder.

Bonjour Julie, pouvez-vous nous parler de votre parcours et de ce qui vous a motivé à conduire vos travaux et vos recherches ?

Après avoir travaillé un peu dans le domaine privé, sans que cela soit très épanouissant, j’ai fait une reprise d’études en psychologie. Parallèlement à cette reprise, le diagnostic d’autisme m’est tombé dessus (sic). J’avais 27 ans.

Recevoir ce diagnostic tardif a été comme un tremblement de terre dans ma vie. J’ai compris que mon comportement était en fait complètement normal, vu que j’étais autiste. Je n’étais pas une non autiste défaillante, j’étais juste différente.

Cette reprise d’études et ce diagnostic m’ont donné envie de faire une thèse. Je me suis intéressée au volet de la recherche en lien avec l’autisme.
Mon idée alors n’était pas d’étudier le TSA d’un point de vue clinique, c’est à dire d’en étudier les symptômes ou les méthodes d’accompagnement. Je me suis plus concentrée sur le point de vue de la psychologie sociale.

Je trouvais cela plus intéressant, car à l’époque ce qui me posait le plus de problèmes dans ma vie ce n’était pas tant le fait d’être autiste, mais plus d’être confrontée à l’incompréhension des personnes, de sentir de nombreux préjugés y compris après mon diagnostic.

Devant le peu de recherche qu’il y avait en psychologie sociale, je me suis dit qu’il y avait tout à faire et que le sujet méritait d’être creusé, contrairement à ce que l’on me disait. De voir l’autisme à travers un prisme social, c’était relativement nouveau lorsque j’ai débuté mon travail de thèse en 2013.

 

Il s’agit finalement d’une période assez courte, qui questionne le peu de travaux réalisés sur l’autisme à travers des disciplines plus sociales ?

Oui, mais pourquoi ? Parce que depuis le début, les recherches ont été menées par des personnes qui n’étaient pas autistes. Ces chercheurs ont donc eu leurs propres biais, et ont envisagé l’autisme en privilégiant une approche psychiatrique et une vision déficitaire. Ce que l’on sait donc aujourd’hui au sujet de l’autisme (ou ce que l’on pense savoir) s’est construit via ce prisme, qui n’est pas anodin, et que malheureusement peu de personnes ont questionné. Plus récemment, des chercheurs.euses autistes proposent une autre façon d’étudier l’autisme. Leurs travaux sont extrêmement précieux mais malheureusement peu connus.
Lorsque j’ai débuté mes travaux, il y a environ 10 ans, je ne me suis pas cachée d’être une femme autiste, ce qui n’a pas été sans conséquences. Certains membres de mon jury de thèse par exemple ont  remis en question mon manque d’objectivité, puisque j’étais une personne concernée. Mais tout le monde a des biais. Ce que je veux dire, c’est que personne ne peut avoir de position complétement neutre. Tous les chercheurs et chercheuses en sciences humaines et sociales font partie de la société qu’ils étudient, et sont donc inévitablement influencés par les biais et les enjeux de pouvoir qui la traversent. Il est nécessaire d’en avoir conscience afin de viser une objectivation des recherches. Et cela ne s’applique pas uniquement aux chercheurs et chercheuses autistes, mais à tous et toutes.

Mais c’est quelque chose qui demeure compliqué à faire entendre.

J’ai ensuite travaillé à l’INSEI : Institut national supérieur formation et recherche – handicap et enseignements adaptés (ex INSHEA) en tant qu’enseignante-chercheuse.

Actuellement, je suis en disponibilité pour me consacrer aux conférences, à des travaux d’écriture et de vulgarisation scientifique.

 

C’est donc dans ce cadre que nous aurons le plaisir de vous accueillir le 2 avril. Pouvez-vous nous expliquer ce choix actuel de privilégier ce type de travaux et d’interventions auprès d’un public plus large ?

Même si j’ai bénéficié de certains aménagements au sein de l’INSEI, j’ai trouvé très dur de faire un travail de qualité, notamment au niveau de la recherche.
En tant qu’enseignante chercheuse, je devais mener de très nombreuses démarches en lien avec ces deux activités. L’ensemble était titanesque.
J’ai donc fini complétement burnoutée. Ce qui m’a amené à faire un pas de côté.

Mon choix s’explique aussi par le fait que je pense être plus douée dans la communication scientifique, que dans la production de la recherche. Je crois que c’est ce qui me plait le plus. Cette idée de transmettre a plus de sens pour moi.

 

En quoi votre approche basée en partie sur les mécanismes sociaux éclaire-t-elle la question de l’autisme ?

Après ma thèse, je me suis ouverte à une approche interdisciplinaire, qui permet d’étudier un sujet en mobilisant plusieurs disciplines. Cela permet d’éviter une réduction du sujet à une seule grille de lecture. Par exemple, la psychologie clinique peut parfois se focaliser sur le “dysfonctionnement” et la pathologie, tandis que la sociologie met l’accent sur les structures sociales et les rapports de pouvoir. En combinant plusieurs approches, on obtient une analyse plus équilibrée.
Ces recherches viennent aussi déconstruire cette vision déficitaire de l’autisme.

Les travaux des chercheurs.euses autistes permettent de prendre conscience de l’impact que le validisme a eu sur la production de savoir sur l’autisme, et offrent un pas de côté. Leur porte d’entrée à eux n’est pas celle du déficit. Ils adoptent un point de vue plus macro pour aller interroger la façon dont la société, les injustices et discriminations impactent les personnes autistes (leur santé mentale, entre autres) et la façon dont elles sont perçues.

Je trouve que ce point de vue est extrêmement intéressant et que finalement il n’est pas beaucoup relayé et entendu.

 

Vous avez à cœur de redonner la parole aux personnes TSA. Quels sont vos attendus à travers cette démarche ?

Pour ma dernière recherche, notre équipe composée de différents chercheurs (en sociologie, sciences de l’éducation…) a interviewé des personnes autistes pour analyser leurs expériences dans l’emploi accompagné en France. Nous avons mis en place une méthodologie dite participative. C’est à dire que nous avons fait participer des personnes concernées d’A à Z, de l’élaboration du projet de recherche, jusqu’à la publication de l’article scientifique. Par exemple, la grille d’entretien qui a été réalisée a été construite avec des personnes autistes, et certains entretiens tout comme la recherche documentaire ont été réalisés par une assistante de recherche autiste, Sylvie Seksek, que j’ai fait monter en compétence sur certains aspects du projet.

C’est très important pour moi de travailler avec des personnes autistes et de les rémunérer pour leurs savoirs. Cette reconnaissance de leurs expertises devrait être la base. Rien ne devrait se faire sur nous sans nous.
Les recherches sont d’autant plus riches lorsqu’elles font réellement collaborer les personnes autistes. Malheureusement, c’est extrêmement rare. La plupart des recherches dites participatives demandent juste à une personne autiste son avis à un moment donné. C’est tout. Ce n’est pas ça la méthodologie participative.

Même si cette méthodologie est difficile à mettre en œuvre j’y suis extrêmement attachée. J’y accorde plus d’importance que la discipline elle-même pour mener mes recherches.
Je pense que c’est probablement mon dernier article scientifique car je ne compte pas mener de nouvelle recherche de si tôt, et je suis contente de finir là-dessus.

 

Cette volonté d’associer les personnes autistes dans vos travaux, d’être au plus près de leurs vécus et de restituer leurs paroles, c’est une conviction qui semble profondément ancrée chez vous ?

Oui c’est clair et puis je crois que c’est presque un acte militant.
Dans mon livre “Dans ta bulle “, j’avais repris une citation de Pierre Bourdieu qui disait, je crois, :
Les dominés ne parlent, pas ils sont parlés“.
Même si les choses évoluent ce sont très souvent des psychiatres ou des chercheurs qui viennent parler de ce qu’est l’autisme.

Pourtant, ce sont les gens qui le vivent au quotidien qui connaissent le mieux le sujet. Je trouve absurde de produire de la recherche sur des personnes autistes sans réellement les impliquer, de les réduire à des objets de recherche alors qu’elles devraient être sujets et co-créatrices des projets.

Le second point dans mes démarches concerne la recherche dite qualitative. Ce qui me plaît avec cette méthode, c’est que l’on va aller interroger les personnes et construire du savoir à partir de leurs propos. La difficulté, c’est qu’en psychologie aujourd’hui, on valorise énormément les recherches quantitatives (statistiques…).
Je crois que la psychologie a un complexe d’infériorité par rapport aux sciences dites dures, et que le quantitatif est très valorisé car témoigne (soi-disant) du sérieux des recherches. Cela se fait parfois au détriment du qualitatif, qui est moins considéré. C’est dommage, car cette approche permet d’obtenir des données riches et nuancées fondées sur l’expérience des principaux intéressés.
C’est aussi ce que je me suis attachée à mettre en avant dans mon dernier ouvrage “L’autisme autrement“ dans lequel je cite de nombreuses recherches qualitatives.
Les paroles des personnes autistes sont au cœur du bouquin.

 

Pourtant cette méthode peut être limitée face à l’hétérogénéité des profils dans le TSA comme par exemple avec les personnes non oralisantes ?

Mes recherches sont en effet spécialisées dans l’autisme sans trouble du développement intellectuel et concernent des publics oralisants. Dans le cadre de ma dernière recherche, on avait eu l’intention initialement d’interviewer des personnes autistes avec un trouble du développement intellectuel et / ou non oralisantes, et on avait commencé à réfléchir à la façon d’adapter nos outils, mais il s’est avéré que les personnes autistes qui bénéficiaient de l’emploi accompagné n’avaient pas du tout ce profil-là (ce qui laisse d’ailleurs sous-entendre un filtrage par la MDPH qui n’orienterait que les autistes oralisants et sans déficience intellectuelle vers l’emploi accompagné).

 Néanmoins les recherches avec un axe anti-validiste parlent pour tous, y compris pour les non oralisants. Elles se rejoignent autour de sujets et de besoins communs : plus d’autonomie et d’inclusion, mieux lutter contre les préjugés et les discriminations, une meilleure adaptation des environnements, l’importance de la neurodiversité, une meilleure acceptation d’un fonctionnement qui s’écarte de la norme…

Je rejoins le modèle social du handicap selon lequel le handicap est situationnel, contextuel. Et ça, ça vaut pour tous et toutes.

 

Cette notion d’environnement et d’autres comme la santé mentale ou le camouflage seront développées lors de votre intervention le 2 avril. Quels liens faites-vous entre elles ?

Le camouflage, le fait de masquer, est souvent corrélé avec une santé mentale dégradée. Il faut donc s’interroger sur le pourquoi de ce camouflage. Selon certains chercheurs.euses, les personnes autistes camouflent en réponse au stigma social, pour se préserver de la violence qui pourrait s’abattre sur elles si elles stimmaient en public, par exemple. Or, le prix à payer est lourd pour les personnes autistes, puisque comme nous l’avons dit à l’instant, le camouflage est associé à une santé mentale dégradée.

Il y a par ailleurs des travaux très intéressants sur le lien entre stress de minorité et santé mentale des personnes autistes, que l’on doit à Monique Botha. Quand on appartient à une minorité, on subit des facteurs de stress spécifiques à cette minorité (insultes, violences physiques, etc.) qui peuvent contribuer à expliquer les disparités entre la santé mentale et physique de ces personnes, et les autres.

Mettre en place des environnements inclusifs et respectueux du mode de fonctionnement des personnes est indispensable pour qu’elles puissent avoir certains espaces qui leur permettent de ne pas camoufler, ou moins que d’habitude. Qui plus est, les aménagements permettent d’étudier et de travailler dans de bonnes conditions, c’est un facteur de protection vis-à-vis du burn-out autistique notamment.

 

Merci Julie pour vos réponses et nous vous donnons rendez-vous le 2 avril.


L’ensemble de ces réflexions seront traitées et approfondies lors de la venue de Julie Dachez.
Retrouvez le programme complet du colloque sur : https://www.cralimousin.com/journee-mondiale-de-lautisme-2025/#conference

 

Accédez également au dossier documentaire réalisé par le CRA Limousin qui recense une partie de ces publications.
Certaines ressources sont consultables directement sur le web. D’autres peuvent être empruntées gratuitement auprès du CRA Limousin.

Interview et dossier réalisés par Nicolas Roumiguières.
Documentaliste du CRA Limousin.


APAJH 23

Colloque « Sensorialité : un défi au sein des TND » – 15 novembre 2024 (Sainte-Feyre - 23)

APAJH 23

Colloques et Conférences

L’APAJH de la Creuse organise le 15 novembre 2024 un colloque sur le thème de la sensorialité dans les Troubles Neurodéveloppementaux (TND). Cet événement, qui se tiendra au Centre médical MGEN Alfred Leune à Sainte-Feyre, s’adresse aux professionnels, familles, accompagnants et à tout personne concernée par les TND et les TSA (troubles du spectre de l’autisme).

Ce colloque, ponctué par les interventions de Claire Degenne, Docteure en Psychologie et Directrice Autisme, TND et Polyhandicap à l’APAJH de la Gironde, abordera les particularités sensorielles des personnes avec TSA/TND. Cet évènement vous permettra de mieux comprendre les particularités sensorielles, d’échanger sur les bonnes pratiques et de découvrir des outils concrets pour améliorer l’accompagnement au quotidien.

Nous vous attendons nombreux pour cette journée d’échanges et de découvertes autour de la sensorialité !

Inscription obligatoire : Pour cela, contactez-nous au 05 55 52 49 88 ou par mail : s.lebreton@apajh23.com.

Date limite d’inscription : 07 novembre 2024

Repas sur place : 15€, réservation nécessaire lors de l’inscription.

Externes : paiement par chèque lors de l’inscription.

 

Toutes les infos sont sur : https://www.apajhcreuse.fr/actualites-et-evenements/


Conférence d'Isabelle HENAULT : l’autisme au féminin [ANNULÉE]

 

Le Centre Ressources Autisme du Limousin et ses partenaires associatifs Actions pour l'Autisme Asperger Limoges et Autisme 87 vous proposent une conférence événement.

 

Intervenante :

Isabelle HENAULT
Dre. Isabelle Hénault est sexologue et psychologue et directrice de la Clinique Autisme et Asperger de Montréal au Canada.

 

Sujet :

L'autisme au féminin

L’objectif de la formation est de mieux comprendre les caractéristiques distinctes liées au profil féminin, le profil des habiletés et des comportements observés chez les filles et les femmes, et enfin d’explorer les diverses ressources actuelles (livres, articles, sites Internet...).
Programme :
- Le profil féminin et le dépistage,
- Caractéristiques (habiletés sociales, gestion des émotions,
théorie de la pensée...),
- Stratégies,
- Historique des autres diagnostics,
- Ressources.

 

Date et Lieu :

Le 04 Novembre 2024  de 9h à 16h30
Auditorium du Crédit Agricole Centre Ouest
20 rue Pierre Boulez
87000 Limoges

 

Inscription :


Formation ouverte à tous.
Tarif unique : 25€

Toutes les informations pour vous inscrire sont disponibles sur : https://www.actionsautismeasperger.org/_files/ugd/b9a4e6_3012f63c433948c7beffa471aead24da.pdf

 


Webinaire iMIND #14 - Les comportements-défis : entre compétences professionnelles et familiales

iMIND Lyon

Ce webinaire vous propose de discuter de stratégies pratiques permettant aux familles d’être pleinement impliquées dans la prévention et la gestion des comportements défis de leur proche, mais aussi des moyens de favoriser une approche intégrée et collaborative, où les professionnels de l’accompagnement au quotidien et en santé soutiennent de manière constructive les compétences des familles, mais aussi leurs désarrois et interrogations, afin de co-porter les processus décisionnels et les interventions.

Nous explorerons comment cette mutualisation des compétences peut enrichir les expertises professionnelles et familiales pour améliorer la qualité de vie des personnes concernées, et de leur entourage familial et professionnel.

Rejoignez-nous pour ce webinaire qui promet d’être passionnant afin de construire des réponses plus participatives et efficaces pour soutenir les personnes concernées.

Intervenantes :
Sophie Biette, parent, administratrice Unapei et présidente de l’Adapei Loire-Atlantique
Caroline Demily, psychiatre, cheffe du pôle HU-ADIS de l’hôpital du Vinatier et coordinatrice du Centre d’Excellence autisme et TND iMIND

Grilles d’évaluation dont la Pre Demily parle dans son intervention :
GEDDI : https://www.cra-rhone-alpes.org/IMG/p...
FAST : https://aba-sd.info/documents/fast_ou...

 

 


TSA 2024 : où en sommes-nous ?

TSA 2024 : où en sommes-nous ?
2ème colloque international organisé par le GNCRA et le CRA Normandie Seine Eure, les 13 et 14 juin 2024 à Rouen.

 

Le Comité d’Organisation du Colloque propose :

Pour célébrer les 20 ans du Centre Ressources Autisme Normandie Seine Eure (CRANSE), c’est avec un immense plaisir, que nous vous convions au 2ème congrès National du Groupement National des Centres Ressources Autisme (GNCRA).

Nous nous retrouverons dans la salle du KINDARENA de Rouen les jeudi 13 et vendredi 14 juin 2024.

Nous souhaitons rassembler toutes personnes intéressées par le sujet de l'autisme et plus largement des troubles du neurodéveloppement autour de la thématique suivante : « TSA 2024 où en sommes-nous ? ». Ce colloque est organisé en partenariat avec le GNCRA, la Maison de l’autisme et le soutien de nombreuses institutions.

L’idée directrice de notre colloque est de proposer deux demi-journées de conférences en séance plénière avec des intervenants reconnus pour leur expertise dans leur champ d’intervention ainsi que deux autres demi-journées où sont déployés 42 ateliers répartis en quatre salles ouvertes simultanément et répondant aux thématique suivantes :

  • Aux Frontières du diagnostic médical
  • TSA/TND : Identifier les besoins, déployer les actions
  • Proche aidants, aidants-pairs
  • Inclusion et accessibilité

Près de 60 conférenciers interviendront dans notre colloque. Nous avons à cœur de vous proposer des intervenants de qualité en sollicitant l'expertise des professionnels issus de différents horizons : la Normandie et d'autres régions françaises sont en effet représentées dans chaque thématique abordée. Pour plusieurs d'entres elles, nous avons la chance d'y associer la technicité de professionnels exerçant au-delà de nos frontières.

Programme et autres informations sont disponibles sur le site de l'événement. 


"Ce que l’on sait de l’autisme aujourd’hui" : un cycle de 3 conférences par Catherine Barthélémy

Cycle de conférences (2023)

 

Le Pr.Catherine BARTHELEMY, Professeure honoraire, directrice du Groupement d’Intérêt Scientifique (GIS) Autisme et Troubles du neurodéveloppement et vice-présidente de l’Académie de médecine fait un point sur l’état de la science en matière de troubles du spectre de l’autisme, sur l’existant ainsi que sur les perspectives d’avenir.

Le Groupement d’Intérêt Scientifique Autisme et Troubles du Neuro-Développement (GIS Autisme et TND) s’inscrit dans la volonté de placer la science au cœur des pratiques, par le renforcement et la structuration de la recherche. Le GIS Autisme et TND constitue un réseau de recherche, tous champs disciplinaires confondus, fédérant plus de 100 équipes labellisées sur l’ensemble du territoire national. Ce réseau qui intègre les acteurs de terrain, les personnes concernées et les familles, est largement connecté au niveau international

Les conférences ont eu lieu les 21, 28 juin et 5 juillet 2023 de 14h à 15h. à la maison de l'autisme d'Aubervilliers.

Les vidéos de son intervention sont disponibles sur la chaîne YouTube du GNCRA : https://www.youtube.com/@gncra7569 

 

 


Vidéo du Colloque de la Journée mondiale de l'Autisme 2023 "Tous Sportifs pour l’Autisme”

 

 

Programme du colloque du 1er avril 2023 :


Présentation du colloque "Tous Sportifs pour l'Autisme"

En route vers l'emploi en Nouvelle-Aquitaine

 

Emission du 23 Mars de « Y’a de l’Éco dans mon Salon ! » dédiée à la Journée Mondiale de l’Autisme.

 

Le 2 avril a lieu la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme. Elle vise à mieux informer le grand public sur les réalités de ce trouble du développement.
L'autisme est une réalité très présente dans la mesure où ce type de handicap touche 1 personne sur 100 dans le monde.

A l’occasion de cette journée, le CRA Limousin et l’ensemble de ses partenaires proposent un programme consacré à la thématique du “Sport et de l’Autisme”.
Journée Mondiale de l’Autisme …Et si on en parlait… ?

Invités : : Frédéric WEIS, Vice Champion olympique, double champion d’Europe de basket et père d’un enfant autiste, Andréa PERRIER, Directrice CRA Limousin, Lucie CHAPEYRON , Agent de développement chez Comité Départemental Olympique et Sportif de la Haute-Vienne
Une émission réalisée en partenariat avec #CCI87 #CCI23 #CMA87 #LimogesMetropole

En Route vers l'Emploi, la chaine de l'emploi, la formation, le handicap en activité, l'entrepreneuriat et le développement économique en Limousin et Nouvelle-Aquitaine.

 

 


CRA CHU

Interview de Fréderic Weis

 

"Tous Sportifs pour l'Autisme"

 

Frédéric WEIS, ancien basketteur professionnel, vice-champion olympique, champion de France et double champion d’Europe en club, engagé dans l’autisme, sera présent à notre colloque "Tous Sportif pour l'Autisme" (TSA) le samedi 1er avril aux Facultés de Médecine et Pharmacie de Limoges.
Frédéric WEIS est aussi fondateur de l’association Big camp qui agit au bénéfice des personnes avec autisme. Big Camp propose notamment la création, le développement de camps saisonniers de basket, ou encore l’organisation de stages de perfectionnement, de match et de compétitions.

 

Le CRA Limousin l'a rencontré pour mieux connaître son engagement et sa vision du sport et de l'autisme.

 

 

Fréderic bonjour, pourquoi avoir accepté notre invitation ?

Lors de mon intervention durant le colloque je veux parler de la forte imbrication qu'il peut y avoir entre le sport et l'autisme.
C'est un sujet qui me tient très à cœur à la fois car je suis le papa d'un enfant autiste mais aussi parce que je suis un ancien sportif professionnel. Je suis convaincu que le sport peut aider les personnes autistes.

Sous quelles formes ?

La notion de jeu me paraît fondamentale. Je le vois à travers les stages organisés avec Big Camp et à travers le vécu de mon fils. Il y a la notion de plaisir qui accompagne celle du jeu. Toutes les deux offrent la possibilité d'un moment de détente dans un espace encadré et structuré.
C'est une ouverture en dehors du temps et des actes de la vie quotidienne qui est forcément bénéfique.
Il y a aussi la possibilité de développer des capacités notamment sur le plan de la motricité. Je le vois, par exemple, avec mon fils qui aime utiliser tous les muscles de son corps. Pourtant on m'avait dit qu'il ne pourrait jamais faire de vélo ou qu'il ne nagerait pas.
Aujourd'hui, il court, nage, fait du vélo et du basket. Je trouve dommage de réduire les personnes à leur handicap, cela limite le champ des possibles.
L'une des vertus du sport est bien de repousser les limites mais aussi celles assignées par d'autres. Je suis très fier de lui.

Tu parles souvent de "la bonne fatigue"?

Pour mon fils, le sport ça le décharge de la tension qu'il a en lui. Il l'extériorise.
Mais on peut aussi travailler d'autres compétences comme la concentration.
Avec le basket par exemple, il peut se défouler, courir et sauter.
Les exercices de shoots, plus à l'arrêt et seul, lui permettent également de travailler ses capacités d'attention.
J'utilise le panier comme un renforçateur. Au départ, je lui donnais une récompense lorsqu'il mettait un panier puis petit à petit celle-ci a disparu. Maintenant, je le vois être capable de se concentrer et mettre des paniers pendant plusieurs minutes d'affilées.
C'est ça ce que je j'appelle "la bonne fatigue", elle est physique et mentale.

A travers l'exemple que tu viens d'évoquer, il y a une notion d'échange et de partage...

La pratique sportive apporte un véritable bien-être à la personne mais également à tout son entourage: famille, proches, personnel éducatif...
Il ne faut pas s'empêcher de tenter des choses avec son enfant.
Il faut rester protecteur mais aussi ne pas avoir peur de le laisser faire pour ne pas le mettre systématiquement en situation d'échec.
Quand mon fils a mis un son premier panier, j'ai eu l'impression qu'il soulevait une montagne. Je ne m'étais pas imaginer cela.
Je suis persuadé qu'à travers les bienfaits du sport il prend du plaisir et qu'il se rend compte que j'en prends aussi énormément.
Avec l'autisme, l'expression et la compréhension des émotions sont difficiles mais dans ces moments là je suis sûr que mon fils, même si  n'arrive pas à bien les exprimer, il comprend néanmoins parfaitement les miennes.

Peux tu à présent nous parler de ton association Big Camp ?

Cette association existe depuis environ 7 ans. Nous avons dans un premier temps organisé des camps de basket pour des personnes qui n'étaient pas handicapées. Les bénéfices étaient reversés à l'IME où se trouve mon fils pour financer des sorties et des actions.
Nous avons ensuite accueilli des personnes en fauteuil. Le basket fauteuil fait partie des handisports les plus connus et les mieux représentés.
L'idée était de mélanger ces publics et leurs pratiques pour que tout le monde soit avant tout perçu comme un sportif.
Ce mélange a créé des dynamiques incroyables.
Nous souhaitons à présent transposer cette expérience et l'ouvrir au basket dit adapté qui regroupe les handicaps psychiques et notamment l'autisme.

Un dernier mot avant de te retrouver lors du colloque "Tous Sportifs pour l'Autisme" ?

Cette intervention est importante pour moi car l'autisme est moins connu ou en tout cas plus difficilement identifiable que le handicap physique, avec les fauteuils par exemple. Il y a donc un travail d'éducation à faire pour repousser les peurs de ce que l'on ne connaît pas. Le sport et sa pratique peuvent grandement y contribuer.

 

 

Pour aller plus loin sur le sujet du sport et de l'autisme: 

ALIN, Christian. L’autisme et le sport : « Passeurs de confiance et Sport sur ordonnance ». Le club de Médiapart - Billet de blog. 2022.
Disponible sur : https://blogs.mediapart.fr/christian-alin/blog/290322/l-autisme-et-le-sport-passeurs-de-confiance-et-sport-sur-ordonnance (consulté le 13/03/2023)
Un pratiquant avec Trouble du Spectre Autistique (TSA) peut produire de la maladresse motrice dans le moindre geste de la vie ordinaire et en même temps obtenir une très grande maitrise motrice et émotionnelle dans les Activités Physiques Sportives et Artistiques (APSA). Mais la question de la gratuité et/ou d’un coût financier accessible aux pratiques sportives ou de loisir est primordiale

 

CRA Limousin. Dossier documentaire "Autisme et Sport". CRA Limousin, 2023.
Disponible sur : https://cra-limousin.centredoc.fr/index.php?lvl=cmspage&pageid=6&id_rubrique=1 (consulté le 13/03/2023)
Sélection de documents en libre accès et empruntables au centre de documentation du CRA Limousin.

 

CRANSE ; CDOS 76. Sport et Autisme, Oui c'est possible ! [vidéos en ligne]. CRANSE ; CDOS 76. 2022.
Disponible sur : https://www.youtube.com/@SportEtAutisme76/featured (consulté le 13/03/2023)
Une chaine au service de toutes celles et ceux qui souhaitent accueillir des personnes avec des Troubles du Spectre de l'Autisme dans le domaine du sport et de l'activité physique adaptée.

 

FFSA - Fédération Française du Sport Adapté. Sport et autisme : préconisations pour l'accompagnement des personnes autistes en milieu sportif. [en ligne]. FFSA, 2021. 31 p.
Disponible sur : https://sportadapte.fr/vie_federale/nouvel-outil-pour-le-sport-et-autisme/ (consulté le 13/03/2023)
Fort du constat, à travers une enquête menée en mars 2021, que les personnes autistes soulignaient le manque de connaissance des intervenants sportifs sur leur trouble, ce document s’inscrit dans la démarche éthique « de bientraitance » de la Fédération : ces sportifs doivent être respectés, nous leur devons un accompagnement de qualité qui prenne en compte, le mieux possible, leurs spécificités, leurs difficultés mais surtout leurs capacités.

 

WEIS, Fréderic. Jusque-là, ça va. Amphora. 2022. Sports collectifs.
Durant 20 ans, ma vie a tourné autour du basket. Des entraînements, des matchs, des compétitions, des voyages, des hôtels. Je reviens sur tout cela dans cet ouvrage. Malgré mon physique avantageux pour ce sport, j'ai connu beaucoup de moments de doute. J'ai voulu tout abandonner. Je ne l'ai jamais fait. Je suis fier de ma carrière. Mais j'aurais aimé être aussi fier de moi en tant qu' homme. Car j'ai été faible. Je n'ai pas peur de le dire. J'ai été harcelé à l'école, j'ai tenté de me suicider par deux fois, je n'ai pas voulu reconnaître l'autisme de mon fils. Ce sont des facettes de mon existence qui ne me quitteront pas. Et pour la première fois, j'ai décidé d'en parler librement et honnêtement.


Programme de la journée mondiale de l'autisme 2023

Le CRA Limousin et l’ensemble de ses partenaires vous proposent un large programme consacré à la thématique du “Sport et de l’Autisme” dans le cadre de la journée mondiale de l’autisme 2023 qui aura lieu le dimanche 2 avril.

Des manifestations sont prévues sur l’ensemble de notre territoire.
Elles débuteront dès le mercredi 29 mars.

Retrouvez l'ensemble des manifestations proposées en cliquant ici