Présentation du centre de documentation du CRA Limousin

Présentation du centre de documentation du CRA Limousin
L’accès à une information actualisée et validée scientifiquement est un enjeu majeur pour toutes les personnes concernées par le Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA).
Cet accès est mentionné dans le Décret n° 2017-815 du 5 mai 2017 relatif aux conditions techniques minimales d’organisation et de fonctionnement des centres de ressources autisme.
Les centres ressources autisme ont pour missions[…] d’accueillir, d’écouter, d’informer, de conseiller et d’orienter les publics,[…] de promouvoir et de contribuer à la diffusion d’informations actualisées sur les troubles du spectre de l’autisme[…] et des recommandations de bonnes pratiques professionnelles.
Pour exercer cette mission et lutter contre la désinformation, les CRA disposent de centres de documentation et d’information en libre accès.
Les professionnels qui gèrent ces centres forment un réseau : le Réseau des Documentalistes des CRA (RD CRA) qui leur permet d’harmoniser leurs pratiques et de mutualiser leurs ressources.
Situé dans les locaux du CRA Limousin, le centre de documentation fait partie de ce réseau.
Comment fonctionne ce centre de documentation ? Quelles ressources peut-on y trouver et quels services propose-t-il ?
Le fonctionnement
Le centre documentation est ouvert du lundi au vendredi de 9h à 17h.
Il est situé au 23 avenue Dominique Larrey à Limoges, sur l’ancien site de l’hôpital du Cluzeau, au premier étage du CRA.
En accès libre et gratuit, le centre de documentation regroupe un fonds documentaire spécialisé dans le domaine du Trouble du Spectre de l’Autisme.
Le centre de documentation dispose également d’une section entière dédiée aux autres Troubles du Neurodéveloppement (TDA/H, troubles des apprentissages, trouble du développement intellectuel…) et suit ainsi les évolutions médicales du DSM5 (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, 2013) et politiques de la dernière stratégie nationale (2023-2027).
Ce fonds peut être consulté à distance grâce au catalogue en ligne qui comporte certaines ressources numériques en libre accès.
Après inscription, les usagers peuvent emprunter pour une durée de 3 semaines (renouvelable en cas de non réservation).
Pour les lecteurs déjà inscrits et ne pouvant se déplacer au CRA, un envoi postal des documents est possible.
Le fonds mis à disposition s’adresse à un large public (personnes avec autisme et leurs proches, étudiants, associations, professionnels concernés…).
Une matériathèque est également présente. Elle regroupe un ensemble de supports (jeux, matériel, outils…) s’adressant aux enfants et aux adultes avec TSA et troubles associés.
Pour des raisons d’hygiène ou de sécurité certains outils ne peuvent être empruntés. Ils peuvent cependant faire l’objet de présentation ou d’une démonstration.
Les services proposés
- Aide à la recherche dans le fonds documentaire
- Recherches documentaires à la demande (aide individualisée)
- Catalogue en ligne sur le site du CRA
- Prêt de documents, matériel et jeux psycho-éducatif
- Diffusion de l’information régionale, nationale et internationale par l’intermédiaire du journal du CRA, de la veille info et des réseaux sociaux
- Conseils et appuis aux étudiants, professionnels, proches aidants et personnes concernées
- Poste informatique à disposition
Les documents disponibles
- Livres, rapports, mémoires et thèses sur les thèmes de l’autisme, des TND et plus largement dans le domaine du handicap
- Revues spécialisées et bulletins d’associations en lien avec l’autisme
- Matériel pédagogique et sensoriel (matériathèque à disposition)
- Essais et prêts de jeux possibles avant acquisitions
- DVD, sélections de vidéos en ligne
- Dossiers thématiques
La mise en réseau des ressources
Le centre de documentation du CRA Limousin fait partie du Réseau des Documentalistes des CRA (RD CRA) qui regroupe et mutualise l’ensemble des ressources mise à disposition du public.
Le catalogue en ligne DOCautisme, financé par le Groupement National des CRA (GN CRA), permet de consulter l’ensemble des documents présents dans tous les centres de documentation. Des échanges peuvent se faire entre les différentes régions grâce aux prêts possibles entre CRA.
Alimenté quotidiennement par un réseau de professionnels de la documentation, DOCautisme s’enrichit quotidiennement de nouvelles ressources et propose, au fil du temps, des produits documentaires, bibliographies, sélections documentaires et dossiers thématiques.
Actuellement, la base de données recense plus de 18 000 références.
La maison de l’autisme et des TND du Limousin
Avec l’ouverture en 2026 de la future Maison de l’Autisme et des TND du Limousin, située 22 rue Mirabeau à Limoges, la superficie du centre de documentation du CRA sera triplée.
Les acquisitions en cours et à venir permettront de diversifier l’offre documentaire pour s’élargir de plus en plus à l’ensemble des TND.
Coordonnées du centre de documentation
05.55.08.72.32 (ligne directe)
documentation.cralimousin@chu-limoges.fr
Par ailleurs, pour une recherche personnalisée, il est conseillé de prendre rendez-vous avec le documentaliste, Mr ROUMIGUIERES Nicolas.

Retours des utilisateurs
Laurence B. (parents)
J’apprécie qu’il y ait un fonds accessible avec de nombreuses ressources sur le sujet de l’autisme.
La disponibilité et le conseil apporté pour aller piocher ce dont j’avais besoin m’ont permis d’avancer progressivement.
Pour ma première visite, j’ai plutôt été orientée vers des ouvrages très généraux car je connaissais très peu de choses sur le sujet. Puis, au fur et à mesure, on m’a proposé d’autres choses qui correspondaient mieux à mes demandes.
Dans ce qui est proposé, on peut tous s’y retrouver.
Renaud B. (parent et personne concernée)
J’ai très bien été accueilli au centre de documentation et de manière générale au CRA Limousin. Pour des personnes, comme nous, pour qui la perception et le sentiment d’être considérées sont souvent peu évidents, cette qualité d’accueil est très importante. Elle nous met rapidement en confiance.
J’ai beaucoup apprécié la diversité des propositions de la documentation. C’est à dire des choses à la fois simples et évidentes pour les enfants. Et puis, des choses plus complexes, avec par exemple des traités de psychologie cognitive. Il y en a pour tous les niveaux.
Marius C. (personne concernée)
On m’avait donné pas mal de références que je n’ai pas trouvé en bibliothèques (municipales et universitaires). J’ai dû commander certains livres.
Et puis, en venant au centre de documentation du CRA, j’ai trouvé toutes les références que je cherchais.
J’ai beaucoup apprécié la recherche individuelle qui m’a été proposée. J’avais accès à des bases de données universitaires et à des articles mais je n’avais pas réussi à trouver aussi finement toute une série de références bibliographiques qui m’a été transmise par le CRA. On trouve mieux et plus facilement en passant par ce service.
J’ai aussi pu découvrir des objets sensoriels que je n’avais jamais vu ailleurs et que je ne connaissais pas.
On voit bien que le personnel du CRA connaît les comportements potentiels des personnes autistes. Cette qualité d’accueil est à souligner.
Om m’a tout de suite demandé si le bruit ou la lumière ne me dérangeaient pas. Quand on va dans d’autres endroits, on est obligé de prendre sur soi tandis qu’ici les personnes sont très attentives à ce sujet.
Blanche P. (étudiante)
Je suis venue au centre de documentation pour avoir accès à différents types de ressources. Aussi bien celles à visée scientifique que des choses plus abordables, y compris des romans graphiques. J’ai aussi trouvé d’autres ressources comme des jeux, des manuels d’évaluation ou du matériel à disposition.
Le travail de médiation et l’échange possible avec un professionnel de l’information permet de trouver ce que l’on cherche vraiment. J’ai été très bien aiguillée et conseillée car il existe une multitude de publications dans le champ du TSA. Ce n’est pas toujours facile de s’y retrouver.
Les ressources mises en avant, validées scientifiquement, m’ont été très précieuses pour mes écrits et mes travaux.
Géraldine R. (professionnelle)
En tant que professionnelle travaillant auprès de personnes autistes, j’apprécie grandement d’avoir à proximité le CRA et plus précisément le centre de documentation et son documentaliste, Nicolas ROUMIGUIERES. Nicolas est toujours chaleureux dans son accueil, à l’écoute de nos besoins et demandes ; il se démène pour répondre aux mieux à ces dernières et est force de propositions, suggestions. Nous échangeons sur nos “trouvailles” respectives et Nicolas a toujours su me surprendre en dénichant des pépites que je n’aurais sans doute pas trouvé seule.
Au-delà de l’aspect humain, j’apprécie également de pouvoir emprunter gracieusement des livres, du matériel, des vidéos afin de les expérimenter avant tout achat : cela permet de vérifier si son usage peut nous être utile dans notre pratique avant tout investissement financier. Ce centre de documentation porte bien son nom de “ressources autisme” : il est accessible à tous, riche en documents, matériels et surtout en bons conseils!
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Création d'un sixième centre d'excellence pour les troubles du neurodéveloppement à Bordeaux

Communiqué de presse
Dans le cadre de la stratégie nationale pour les troubles du neurodéveloppement 2023-2027, la délégation interministérielle annonce la création d’un sixième centre d’excellence pour les troubles du neurodéveloppement, (autisme, troubles dys, troubles déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité et troubles du développement intellectuel) à Bordeaux.
La délégation interministérielle est fière d’annoncer la création du sixième centre d’excellence pour les troubles du neurodéveloppement, qui sera établi à Bordeaux sous la direction du Professeur Anouck Amestoy. Cette nouvelle structure rejoint le réseau national déjà constitué des cinq centres d’excellence existants situés à Lyon, Montpellier, Paris, Strasbourg et Tours.
Ce nouveau centre bordelais représente une avancée significative dans le cadre de la stratégie nationale 2023-2027 dédiée aux troubles du neurodéveloppement. Il permettra de renforcer considérablement la capacité de la France à développer et coordonner des programmes de recherche spécialisés dans ce domaine médical complexe. Au-delà de la recherche, le centre aura également pour mission de contribuer à la formation des professionnels, à la sensibilisation du grand public et à la diffusion des recommandations de bonne pratique professionnelle.
Le Professeur Anouck Amestoy, nommée à la direction de ce centre d’excellence, sera chargée de déployer des actions de recherche ambitieuses en collaboration étroite avec l’ensemble des acteurs.
Pour Etienne Pot, le délégué interministériel, c’est aussi l’occasion de rappeler que l’accompagnement de ces troubles ne peut se faire sans « une approche rigoureuse et respectueuse des recommandations de bonne pratique professionnelle. Cela envoie un message fort à tous ceux qui pensent pouvoir s’en affranchir. »
Communiqué disponible sur : https://handicap.gouv.fr/creation-dun-sixieme-centre-dexcellence-pour-les-troubles-du-neurodeveloppement-bordeaux
TDAH: création d’une filière de soins dédiée et labellisation de centres ressources régionaux

Le Gouvernement franchit une étape décisive pour améliorer la reconnaissance et l’accompagnement du trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) en France. Avec la publication d’une nouvelle instruction interministérielle en mai 2025, une filière de soins régionale dédiée au TDAH va être déployée sur l’ensemble du territoire, accompagnée de la labellisation de centres ressources TDAH (CRTDAH).
Environ 2 millions de personnes sont concernées en France, dont plus de 640 000 enfants et adolescents.
Jusqu’à présent, les familles faisaient face à des parcours de santé chaotiques : errance diagnostique, délais d’attente très longs, inégalités d’accès aux soins.
Le ministre de la Santé et de l’Accès aux soins, Yannick Neuder, rappelle :
« Reconnaître le TDAH comme un trouble du neurodéveloppement à part entière, c’est rompre avec des années de déni et de solitude pour les familles. Avec cette réforme, nous posons les bases d’un accompagnement structuré, lisible et humain, fondé sur l’expertise, la proximité et la continuité des soins. C’est une avancée majeure pour des centaines de milliers d’enfants, d’adolescents et d’adultes. »
Ce que cette réforme va changer concrètement pour les familles
Avant, les parents suspectant un TDAH chez leur enfant étaient souvent livrés à eux-mêmes : difficile d’obtenir un rendez-vous, manque de professionnels identifiés, parcours flou et anxiogène.
Désormais, à partir de 2025 :
- chaque région, y compris en Outre-mer, mettra en place une filière régionale de soins TDAH ;
- au cœur de cette filière, un centre ressources TDAH (CRTDAH) labellisé, garant de la qualité et de la coordination du parcours de soins ;
- les familles auront un point d’entrée clair et visible, et un annuaire régional de professionnels formés ;
- elles pourront s’adresser à leur médecin traitant ou à un professionnel de premier niveau (médecin scolaire, pédopsychiatre, pédiatre…) qui saura les orienter dans la filière sans perte de temps ;
- les délais de diagnostic seront réduits grâce à un parcours simplifié et mieux régulé ;
- les CRTDAH proposeront aussi des ressources d’information et d’accompagnement pour les parents, en lien avec les associations ;
- une attention particulière sera portée à la transition entre l’enfance, l’adolescence et l’âge adulte, pour éviter les ruptures de suivi.
Charlotte Parmentier-Lecocq, ministre déléguée chargée de l’Autonomie et du Handicap, déclare :
« Dès 2025, chaque région de France disposera d’une filière de soins dédiée au TDAH. Pour les familles, cela signifie une porte d’entrée claire, des professionnels identifiés, des délais de diagnostic réduits et un accompagnement structuré à tous les âges de la vie. Nous mettons fin à des parcours trop souvent marqués par la solitude, l’errance et l’épuisement des parents. »
Les objectifs de la réforme
- Réduire les délais de diagnostic ;
- Offrir un suivi adapté et lisible ;
- Former davantage les professionnels de santé, de l’éducation et du médico-social ;
- Mieux informer et accompagner les familles ;
- Garantir la continuité des parcours de soins tout au long de la vie.
Un financement à la hauteur de l’enjeu
Le déploiement de ces dispositifs bénéficie d’un soutien financier inscrit dans la stratégie nationale TND 2023-2027 :
- 3 millions d’euros dès 2025 ;
- 6 millions d’euros par an à horizon 2027.
Etienne Pot, délégué interministériel, souligne :
« Cette réforme inédite consacre une approche coordonnée, pragmatique et fondée sur les recommandations scientifiques les plus récentes. Elle est le fruit d’un travail de qualité et d’un dialogue étroit avec les acteurs de terrain et les personnes concernées. »
Sources ministérielles disponibles sur : https://handicap.gouv.fr/une-avancee-historique-pour-le-tdah-creation-dune-filiere-de-soins-dediee-et-labellisation-de-centres-ressources-regionaux
Formation : Le trouble du spectre de l'autisme à l'adolescence (sans trouble du développement intellectuel )

Formation proches Aidants (FPA) : le Trouble du Spectre de l’Autisme à l’adolescence (sans trouble du développement intellectuel )
Dates et lieux
Du mercredi 8 au vendredi 10 octobre 2025
Lycée Pierre Bourdan place Molière 23000 GUERET
Public
Concerné par la tranche d’âge de 10 à 18 ans : conjoints, parents, grands parents, fratries, amis proches, assistants familiaux, et tout membre de la famille.
Nombre de places limité à 18 personnes.
Objectifs généraux
- Favoriser la rencontre et les échanges.
- Acquérir un socle commun de connaissances
sur le TSA. - Obtenir des informations sur les aides existantes
- Découvrir les changements liés à la puberté.
- Appréhender ensemble les enjeux de la vie sociale,
scolaire et personnelle (affective et sexuelle).
Inscriptions et renseignements
Auprès du service formation du CRA
Téléphone : 05 19 76 17 25
Mail : formation.cralimousin@chu-limoges.fr
Horaires d’ouverture : du lundi au vendredi de 9h00 à 17h00
La formation est gratuite.
Les formateurs sont des professionnels du CRA ainsi que des intervenants extérieurs.
Pendant ces trois jours vous bénéficierez d’une présentation théorique mais aussi d’échanges sur des situations concrètes.
Chaque participant repartira avec de la documentation.
Présentation des lauréats des appels à projets

Présentation des lauréats des appels à projets
Dans le cadre de la Journée Mondiale de l’Autisme du 2 avril 2025, trois appels à projets avaient été émis à destination de l’ensemble des établissements scolaires du territoire Limousin, de la maternelle au lycée, en partenariat avec l’Académie de Limoges.
Les projets, “L’autisme expliqué par les élèves “et “Tous en bleu pour l’Autisme”, avaient pour objectif de sensibiliser le jeune public aux particularités du Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA) à travers la réalisation possible de différents médiums (vidéo, photo, fresque, peinture…).
Celui de “Crée ton visuel pour le tour de cou” s’adressait aux classes et aux dispositifs accueillant des élèves autistes sous la forme d’un projet artistique.
Le CRA Limousin a reçu de nombreuses propositions et tenait à remercier très chaleureusement l’ensemble des établissements et des classes pour leur participation. Un système de vote avait été mis en place sur les réseaux sociaux pour départager les gagnants de 2 de ces 3 concours.
Après avoir cumulé plus de 120 000 vues et de nombreux “likes”, les projets qui ont finalement été déclarés vainqueurs sont :
- celui de l’école de Donzenac pour leur vidéo explicative de l’autisme
- celui de l’école de Saint-Germain-les-Vergnes pour leur visuel “Tous en bleu pour l’autisme”
- celui de l’Unité d’Enseignement Maternelle Autisme (UEMA) de l’école Condorcet-Roussillon de Limoges pour le tour de cou
Nous présentons ici ces différents projets en laissant la parole aux équipes pédagogiques de ces établissements.
L'école de Donzenac lauréat de "L'autisme expliqué par les élèves"
Présentation du projet vidéo par l’école de Donzenac et l’ensemble des partenaires mobilisés
Jusqu’à cette année, nos actions de sensibilisation étaient tournées vers la différence, au sens large du terme. L’appel à projet nous a permis de faire un focus sur l’autisme et de mettre en avant un mot pour travailler autour de l’ouverture d’esprit des élèves.
La vidéo réalisée permet de comprendre les nécessaires adaptations à mettre en place au-delà des étiquettes. Elle fait suite à des ateliers qui ont été réalisés en amont. La vidéo est venue se greffer à ce projet.
Au départ, elle choque. Elle joue sur les préjugés et les clichés pour ensuite mieux expliquer, dans la seconde partie, la réalité de l’autisme.
Elle a permis de faire comprendre, qu’à certains moments, les maîtresses procédaient différemment pour répondre aux besoins des élèves.
Nous voulions mieux faire accepter les adaptations pour qu’elles soient perçues comme bénéfiques à tous. Si un élève, autiste ou non, est fatigué, il peut, par exemple, se servir d’un casque anti-bruit.
Cette vidéo a produit beaucoup de richesse et des connaissances que nos élèves emporteront avec eux. Elle est aussi le fruit d’une collaboration active, d’une synergie commune de nombreux acteurs : l’équipe pédagogique, le périscolaire, les services municipaux, les partenaires de l’Education Nationale et du médico-social.
Nous nous félicitons de pouvoir être accompagnés et aidés par d’autres professionnels pour porter ce type de projet.
Ce réseau de partenaires et la mise à disposition d’informations fiables permet d’aborder différemment ces questions. Le regard porté change petit à petit.
La présence, depuis de nombreuses années, d’une ULIS au sein de notre école nous aide également.
Grâce à cette vidéo, nous espérons que les graines plantées dans l’esprit des enfants continueront longtemps à germer.

L'école de Saint-Germain-les-Vergnes lauréat de "Tous en bleu pour l'autisme"
Présentation du projet réalisé par l’équipe pédagogique et le dispositif d’autorégulation de l’école
Notre motivation pour participer à une action de sensibilisation à l’autisme a d’autant plus de sens que nous accueillons 10 enfants avec autisme dans le cadre du dispositif d’autorégulation. Tous les élèves depuis leur plus jeune âge côtoient dans notre école d’autres élèves avec autisme.
Notre participation apparaissait donc comme naturelle.
Pour répondre à l’appel, nous souhaitions réaliser un projet collectif et avoir une production commune allant de la petite section au CM2.
Nous avons pensé à un cœur qui est un symbole positif facilement identifiable et réalisable par tous en même temps.
Cette action nous a permis de refaire une action de sensibilisation auprès de tous les élèves, mais aussi auprès des familles.
Quand nous avons impulsé ce projet, tout le monde a été de suite très partant et ça s’est fait très facilement.
Nous remarquons que nos élèves, en grandissant aux contacts d’autres enfants avec autisme, sont extrêmement bienveillants, ouverts aux autres et à la différence. L’inclusion se fait naturellement. Elle transparait également chez les parents.
Finalement, l’action qui a été menée s’inscrivait dans notre quotidien de travail.
Nous sommes prêts l’année prochaine à relever le défi et à nouveau à participer.
L'UEMA de l’école Condorcet-Roussillon lauréat de "Crée ton visuel pour le tour de cou"
Présentation du projet réalisé par l’équipe de l’UEMA
Nous avions envie de répondre à cet appel mais il nous fallait trouver le support pour faire travailler tous les élèves de notre classe. Nous devons tenir compte des niveaux et des compétences qui ne sont pas tous les mêmes. Trois de nos élèves ont par exemple besoin d’une guidance physique plus soutenue pour pouvoir répéter le geste.
Pour créer notre visuel, à la façon de Gaston CHAISSAC, nous avons utilisé des fonds de rouleaux de papier toilette. Certains les ont trempés dans de la peinture bleue, couleur de la journée mondiale. D’autres les ont peints au pinceau. Le projet collage, qui vient par dessus et qui est plus technique, a été réalisé par une partie des élèves.
Malgré cette disparité, nous avons travaillé tous ensemble et de manière complémentaire.
L’ensemble de nos ateliers a nécessité un mois de préparation, soit une vingtaine de séances de travail d’environ 20 minutes.
L’enregistrement du geste, sa compréhension et le retrait progressif de la guidance prennent du temps.
Cette activité a favorisé l’acquisition de compétences, de la plus petite à la plus grande, pour chacun des élèves.
L’un d’entre eux a parfaitement compris notre démarche, de bout en bout, et à quoi elle allait servir. Pour un autre, elle lui a permis d’accepter le simple contact de la peinture.
A travers cette activité, nous voulons faire comprendre que l’art est accessible à tous.
Nous voulons aussi mettre l’accent sur la qualité et la quantité de travail fournies par les élèves. Le grand public ne réalise pas vraiment tous les efforts consentis.
Ce projet est représentatif de ce que nous faisons au quotidien au sein de l’UEMA : un travail d’équipe auprès des enfants où chacun amène ses compétences et ses réflexions.
© Reportage France 3 Limousin dans le cadre de la Journée Mondiale de l’Autisme 2025
Le Centre ressource Intimagir Nouvelle-Aquitaine lance son site interne

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Communiqué de presse de l’ARS Nouvelle-Aquiatine
Un accès facile à l’Information et à des ressources utiles
L’accessibilité étant au cœur de notre mission, le site Intim Agir Nouvelle-Aquitaine a été développé en respectant les normes de consultation de l’information numérique. Nous avons veillé à ce que toutes les informations soient facilement consultables, quel que soit le support utilisé (ordinateur, tablette, smartphone).
Les visiteuses et visiteurs du site pourront accéder à une multitude de ressources et d’informations notamment sur les événements à venir et les actualités en région sur les 3 grandes thématiques du Centre Ressource :
- la vie intime, affective et sexuelle
- la lutte contre les violences
- le soutien à la parentalité
L’objectif est de mettre à disposition une plateforme où chacun(e) pourra obtenir un premier niveau d’information et des réponses à ses questions.
Et parce que, nous sommes toutes et tous concerné(e)s par ces sujets, nous avons souhaité que cette plateforme soit la vôtre et qu’elle s’enrichisse de vos contributions.
Alors n’hésitez pas à nous faire part de vos actualités, de vos conseils, de vos contacts et de vos bonnes pratiques, nous y serons très attentifs et regarderons avec vous comment cela peut venir alimenter la plateforme.
Les fonctionnalités du site d’Intimagir Nouvelle-Aquitaine
Parmi les fonctionnalités clés du site, on retrouve :
- Un annuaire sous la forme d’une cartographie interactive facilement consultable qui recense les acteurs et ressources du territoire.
- Une page dédiée aux actualités de la région : des articles réguliers sur les avancées dans le domaine du handicap, des conseils pratiques, des informations sur les ateliers, conférences et formations qui se dérouleront sur votre territoire.
- Une page « Ressources » avec, selon la thématique sélectionnée, des documents, des outils et liens vers des podcasts ou des vidéos
Toutes les ressources et informations sont disponibles sur : https://intimagir-nouvelle-aquitaine.org/
Relions-nous

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Relions-nous !
Dans cette version numérique d’une bibliothèque vivante, chaque livre représente un témoignage vivant, un chemin parsemé de défis, d’espoirs et de projets.
En cliquant sur ces livres, vous découvrirez des récits personnels et inspirants qui vous permettront de mieux comprendre les réalités souvent invisibles, derrière les problématiques de santé mentale.
Nous vous invitons à ouvrir les portes de ces histoires et à voir la santé mentale sous un nouveau jour.
Partageons nos histoires, ouvrons notre regard, créons du commun.
Disponible sur : https://relions-nous.org/
Découvrez notamment l’histoire de Véronique, chapitre par chapitre
Véronique : https://relions-nous.org/veronique
Véronique a été diagnostiquée seulement à l’âge de 28 ans, malgré des difficultés rencontrées dès l’enfance, qui n’ont pas été remarquées par son entourage ni les professionnels.
C’est en entrant dans l’âge adulte qu’elle a vraiment peiné à s’adapter aux études et au monde du travail.
Elle décrit son parcours comme une série de chutes : « A mon entrée dans l’âge adulte, je me suis cassée la figure un grand nombre de fois, à répétition et j’allais de plus en plus mal ».
Bien que le diagnostic soit arrivé de manière inattendue, il a été bénéfique pour elle, lui offrant un véritable « mode d’emploi ».
À travers son témoignage, elle évoque son quotidien avec l’autisme, les défis des démarches administratives liés à son handicap, ainsi que sa perspective sur le rétablissement.
Votez pour l'appel à projet : Tous en bleu pour l’Autisme

Votez pour l’appel à projet :
Tous en bleu pour l’Autisme
Dans le cadre de la Journée Mondiale de l’Autisme 2025, trois appels à projets ont été proposés à destination de l’ensemble des établissements scolaires du territoire Limousin en partenariat avec l’Académie de Limoges.
Voir : https://www.cralimousin.com/journee-mondiale-de-lautisme-2025/#projets-de-classes
Parmi ces appels, celui de “Tous en bleu pour l’Autisme”
Détails du projet :
La Journée Mondiale de l’Autisme c’est l’occasion de se parer de bleu pour soutenir les personnes concernées et sensibiliser à l’autisme.
Une seule règle : contenir du bleu.
Le visuel peut être une photo, une peinture, une fresque, une mosaïque…
Voici les propositions recueillies.
Un très très grand merci aux écoles, élèves et équipes pédagogiques :
- des Cars (87),
- de Meymac (19),
- de Donzenac (19),
- du Roussillon (87),
- de l’IME d’Ussel (19),
- d’Objat (19),
- de Saint Germain les Vergnes (19).
C’est maintenant à vous de voter à travers nos réseaux sociaux pour votre visuel préféré (liker directement votre ou vos photos favorites).
Celle qui aura reçu le plus grand nombre de likes remportera l’appel à projet.
Les votes sont ouverts jusqu’au au 4 avril 2025 à 12h00 aux adresses suivantes :
https://www.facebook.com/CRALimousin/
https://www.instagram.com/cra_limousin/
A partager sans modération.
Journal 57 CRA Limousin

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Retrouvez l’actualité du CRA Limousin et les dernières informations concernant l’autisme.
Sommaire :

Dans ce journal, vous accédez :
- à l’éditorial d’Andréa PERRIER, Directrice du CRA Limousin
- une présentation des rencontres et actions programmées dans le cadre de la journée mondiale de l’autisme du 2 avril 2025
- à une interview de la recherche Julie Dachez
- et de nombreuses ressources et documentation en ligne
Le journal du CRA Limousin relaie des actualités issues d’un travail de veille informationnelle dans le domaine du TSA. Les ressources mises à votre disposition ne visent pas l’exhaustivité et ne reflètent pas nécessairement l’opinion du CRA.
Consultez le dernier journal (n°57)
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Interview de Julie Dachez
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© 2025 CRA LIMOUSIN. | Tous droits réservés.
© photo Chloé Vollmer-Lo & Julie Dachez | Tous droits réservés.

Le programme pour la journée mondiale de l’autisme sera marqué cette année par l’intervention de Julie Dachez lors du colloque du 2 avril à la Faculté de Lettres et Sciences Humaines de Limoges, Amphithéâtre Vareille.
Pour participer à cet événement gratuit, il est indispensable de s’inscrire :
https://my.weezevent.com/conference-journee-mondiale-de-lautisme
Julie Dachez, Docteure en psychologie sociale, conférencière et militante française pour les droits des personnes TSA, s’adressera aux personnes autistes (ados, jeunes adultes, adultes) et à leur entourage. L’intitulé de son intervention “Apprendre à se Comprendre” explore des thématiques essentielles à l’épanouissement et à l’inclusion de tous.
Pour mieux cerner son sujet, le CRA Limousin a recueilli sa parole. Nous la remercions très chaleureusement pour sa disponibilité et pour le temps qu’elle a bien voulu nous accorder.
Bonjour Julie, pouvez-vous nous parler de votre parcours et de ce qui vous a motivé à conduire vos travaux et vos recherches ?
Après avoir travaillé un peu dans le domaine privé, sans que cela soit très épanouissant, j’ai fait une reprise d’études en psychologie. Parallèlement à cette reprise, le diagnostic d’autisme m’est tombé dessus (sic). J’avais 27 ans.
Recevoir ce diagnostic tardif a été comme un tremblement de terre dans ma vie. J’ai compris que mon comportement était en fait complètement normal, vu que j’étais autiste. Je n’étais pas une non autiste défaillante, j’étais juste différente.
Cette reprise d’études et ce diagnostic m’ont donné envie de faire une thèse. Je me suis intéressée au volet de la recherche en lien avec l’autisme.
Mon idée alors n’était pas d’étudier le TSA d’un point de vue clinique, c’est à dire d’en étudier les symptômes ou les méthodes d’accompagnement. Je me suis plus concentrée sur le point de vue de la psychologie sociale.
Je trouvais cela plus intéressant, car à l’époque ce qui me posait le plus de problèmes dans ma vie ce n’était pas tant le fait d’être autiste, mais plus d’être confrontée à l’incompréhension des personnes, de sentir de nombreux préjugés y compris après mon diagnostic.
Devant le peu de recherche qu’il y avait en psychologie sociale, je me suis dit qu’il y avait tout à faire et que le sujet méritait d’être creusé, contrairement à ce que l’on me disait. De voir l’autisme à travers un prisme social, c’était relativement nouveau lorsque j’ai débuté mon travail de thèse en 2013.
Il s’agit finalement d’une période assez courte, qui questionne le peu de travaux réalisés sur l’autisme à travers des disciplines plus sociales ?
Oui, mais pourquoi ? Parce que depuis le début, les recherches ont été menées par des personnes qui n’étaient pas autistes. Ces chercheurs ont donc eu leurs propres biais, et ont envisagé l’autisme en privilégiant une approche psychiatrique et une vision déficitaire. Ce que l’on sait donc aujourd’hui au sujet de l’autisme (ou ce que l’on pense savoir) s’est construit via ce prisme, qui n’est pas anodin, et que malheureusement peu de personnes ont questionné. Plus récemment, des chercheurs.euses autistes proposent une autre façon d’étudier l’autisme. Leurs travaux sont extrêmement précieux mais malheureusement peu connus.
Lorsque j’ai débuté mes travaux, il y a environ 10 ans, je ne me suis pas cachée d’être une femme autiste, ce qui n’a pas été sans conséquences. Certains membres de mon jury de thèse par exemple ont remis en question mon manque d’objectivité, puisque j’étais une personne concernée. Mais tout le monde a des biais. Ce que je veux dire, c’est que personne ne peut avoir de position complétement neutre. Tous les chercheurs et chercheuses en sciences humaines et sociales font partie de la société qu’ils étudient, et sont donc inévitablement influencés par les biais et les enjeux de pouvoir qui la traversent. Il est nécessaire d’en avoir conscience afin de viser une objectivation des recherches. Et cela ne s’applique pas uniquement aux chercheurs et chercheuses autistes, mais à tous et toutes.
Mais c’est quelque chose qui demeure compliqué à faire entendre.
J’ai ensuite travaillé à l’INSEI : Institut national supérieur formation et recherche – handicap et enseignements adaptés (ex INSHEA) en tant qu’enseignante-chercheuse.
Actuellement, je suis en disponibilité pour me consacrer aux conférences, à des travaux d’écriture et de vulgarisation scientifique.
C’est donc dans ce cadre que nous aurons le plaisir de vous accueillir le 2 avril. Pouvez-vous nous expliquer ce choix actuel de privilégier ce type de travaux et d’interventions auprès d’un public plus large ?
Même si j’ai bénéficié de certains aménagements au sein de l’INSEI, j’ai trouvé très dur de faire un travail de qualité, notamment au niveau de la recherche.
En tant qu’enseignante chercheuse, je devais mener de très nombreuses démarches en lien avec ces deux activités. L’ensemble était titanesque.
J’ai donc fini complétement burnoutée. Ce qui m’a amené à faire un pas de côté.
Mon choix s’explique aussi par le fait que je pense être plus douée dans la communication scientifique, que dans la production de la recherche. Je crois que c’est ce qui me plait le plus. Cette idée de transmettre a plus de sens pour moi.
En quoi votre approche basée en partie sur les mécanismes sociaux éclaire-t-elle la question de l’autisme ?
Après ma thèse, je me suis ouverte à une approche interdisciplinaire, qui permet d’étudier un sujet en mobilisant plusieurs disciplines. Cela permet d’éviter une réduction du sujet à une seule grille de lecture. Par exemple, la psychologie clinique peut parfois se focaliser sur le “dysfonctionnement” et la pathologie, tandis que la sociologie met l’accent sur les structures sociales et les rapports de pouvoir. En combinant plusieurs approches, on obtient une analyse plus équilibrée.
Ces recherches viennent aussi déconstruire cette vision déficitaire de l’autisme.
Les travaux des chercheurs.euses autistes permettent de prendre conscience de l’impact que le validisme a eu sur la production de savoir sur l’autisme, et offrent un pas de côté. Leur porte d’entrée à eux n’est pas celle du déficit. Ils adoptent un point de vue plus macro pour aller interroger la façon dont la société, les injustices et discriminations impactent les personnes autistes (leur santé mentale, entre autres) et la façon dont elles sont perçues.
Je trouve que ce point de vue est extrêmement intéressant et que finalement il n’est pas beaucoup relayé et entendu.
Vous avez à cœur de redonner la parole aux personnes TSA. Quels sont vos attendus à travers cette démarche ?
Pour ma dernière recherche, notre équipe composée de différents chercheurs (en sociologie, sciences de l’éducation…) a interviewé des personnes autistes pour analyser leurs expériences dans l’emploi accompagné en France. Nous avons mis en place une méthodologie dite participative. C’est à dire que nous avons fait participer des personnes concernées d’A à Z, de l’élaboration du projet de recherche, jusqu’à la publication de l’article scientifique. Par exemple, la grille d’entretien qui a été réalisée a été construite avec des personnes autistes, et certains entretiens tout comme la recherche documentaire ont été réalisés par une assistante de recherche autiste, Sylvie Seksek, que j’ai fait monter en compétence sur certains aspects du projet.
C’est très important pour moi de travailler avec des personnes autistes et de les rémunérer pour leurs savoirs. Cette reconnaissance de leurs expertises devrait être la base. Rien ne devrait se faire sur nous sans nous.
Les recherches sont d’autant plus riches lorsqu’elles font réellement collaborer les personnes autistes. Malheureusement, c’est extrêmement rare. La plupart des recherches dites participatives demandent juste à une personne autiste son avis à un moment donné. C’est tout. Ce n’est pas ça la méthodologie participative.
Même si cette méthodologie est difficile à mettre en œuvre j’y suis extrêmement attachée. J’y accorde plus d’importance que la discipline elle-même pour mener mes recherches.
Je pense que c’est probablement mon dernier article scientifique car je ne compte pas mener de nouvelle recherche de si tôt, et je suis contente de finir là-dessus.
Cette volonté d’associer les personnes autistes dans vos travaux, d’être au plus près de leurs vécus et de restituer leurs paroles, c’est une conviction qui semble profondément ancrée chez vous ?
Oui c’est clair et puis je crois que c’est presque un acte militant.
Dans mon livre “Dans ta bulle “, j’avais repris une citation de Pierre Bourdieu qui disait, je crois, :
“Les dominés ne parlent, pas ils sont parlés“.
Même si les choses évoluent ce sont très souvent des psychiatres ou des chercheurs qui viennent parler de ce qu’est l’autisme.
Pourtant, ce sont les gens qui le vivent au quotidien qui connaissent le mieux le sujet. Je trouve absurde de produire de la recherche sur des personnes autistes sans réellement les impliquer, de les réduire à des objets de recherche alors qu’elles devraient être sujets et co-créatrices des projets.
Le second point dans mes démarches concerne la recherche dite qualitative. Ce qui me plaît avec cette méthode, c’est que l’on va aller interroger les personnes et construire du savoir à partir de leurs propos. La difficulté, c’est qu’en psychologie aujourd’hui, on valorise énormément les recherches quantitatives (statistiques…).
Je crois que la psychologie a un complexe d’infériorité par rapport aux sciences dites dures, et que le quantitatif est très valorisé car témoigne (soi-disant) du sérieux des recherches. Cela se fait parfois au détriment du qualitatif, qui est moins considéré. C’est dommage, car cette approche permet d’obtenir des données riches et nuancées fondées sur l’expérience des principaux intéressés.
C’est aussi ce que je me suis attachée à mettre en avant dans mon dernier ouvrage “L’autisme autrement“ dans lequel je cite de nombreuses recherches qualitatives.
Les paroles des personnes autistes sont au cœur du bouquin.
Pourtant cette méthode peut être limitée face à l’hétérogénéité des profils dans le TSA comme par exemple avec les personnes non oralisantes ?
Mes recherches sont en effet spécialisées dans l’autisme sans trouble du développement intellectuel et concernent des publics oralisants. Dans le cadre de ma dernière recherche, on avait eu l’intention initialement d’interviewer des personnes autistes avec un trouble du développement intellectuel et / ou non oralisantes, et on avait commencé à réfléchir à la façon d’adapter nos outils, mais il s’est avéré que les personnes autistes qui bénéficiaient de l’emploi accompagné n’avaient pas du tout ce profil-là (ce qui laisse d’ailleurs sous-entendre un filtrage par la MDPH qui n’orienterait que les autistes oralisants et sans déficience intellectuelle vers l’emploi accompagné).
Néanmoins les recherches avec un axe anti-validiste parlent pour tous, y compris pour les non oralisants. Elles se rejoignent autour de sujets et de besoins communs : plus d’autonomie et d’inclusion, mieux lutter contre les préjugés et les discriminations, une meilleure adaptation des environnements, l’importance de la neurodiversité, une meilleure acceptation d’un fonctionnement qui s’écarte de la norme…
Je rejoins le modèle social du handicap selon lequel le handicap est situationnel, contextuel. Et ça, ça vaut pour tous et toutes.
Cette notion d’environnement et d’autres comme la santé mentale ou le camouflage seront développées lors de votre intervention le 2 avril. Quels liens faites-vous entre elles ?
Le camouflage, le fait de masquer, est souvent corrélé avec une santé mentale dégradée. Il faut donc s’interroger sur le pourquoi de ce camouflage. Selon certains chercheurs.euses, les personnes autistes camouflent en réponse au stigma social, pour se préserver de la violence qui pourrait s’abattre sur elles si elles stimmaient en public, par exemple. Or, le prix à payer est lourd pour les personnes autistes, puisque comme nous l’avons dit à l’instant, le camouflage est associé à une santé mentale dégradée.
Il y a par ailleurs des travaux très intéressants sur le lien entre stress de minorité et santé mentale des personnes autistes, que l’on doit à Monique Botha. Quand on appartient à une minorité, on subit des facteurs de stress spécifiques à cette minorité (insultes, violences physiques, etc.) qui peuvent contribuer à expliquer les disparités entre la santé mentale et physique de ces personnes, et les autres.
Mettre en place des environnements inclusifs et respectueux du mode de fonctionnement des personnes est indispensable pour qu’elles puissent avoir certains espaces qui leur permettent de ne pas camoufler, ou moins que d’habitude. Qui plus est, les aménagements permettent d’étudier et de travailler dans de bonnes conditions, c’est un facteur de protection vis-à-vis du burn-out autistique notamment.
Merci Julie pour vos réponses et nous vous donnons rendez-vous le 2 avril.
L’ensemble de ces réflexions seront traitées et approfondies lors de la venue de Julie Dachez.
Retrouvez le programme complet du colloque sur : https://www.cralimousin.com/journee-mondiale-de-lautisme-2025/#conference
Accédez également au dossier documentaire réalisé par le CRA Limousin qui recense une partie de ces publications.
Certaines ressources sont consultables directement sur le web. D’autres peuvent être empruntées gratuitement auprès du CRA Limousin.
Interview et dossier réalisés par Nicolas Roumiguières.
Documentaliste du CRA Limousin.






























